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Non, il n'y a rien à faire, il a beau me dire que c'est le passé, que depuis... tout s'est arrangé. Non ! impossible de pardonner et je crois que même un psy ne m'aidera pas à oublier. Et pourtant, j'en ai vécu des trucs moches mais là, je crois que c'est le pompon !

J'ai une tumeur bénigne à une des glandes surrénales plus d'autres petits problèmes depuis l'âge de 20 ans, qui ont fait dire aux médecins que je pouvais faire une croix sur le fait d'avoir un jour des enfants. J'en avais fait mon deuil...

Il y a de ça onze ans, je rencontre celui avec qui je partage toujours ma vie. Au bout d'un an et demi, surprise !!! je suis enceinte. Sauf que... je m'en suis rendue compte assez tardivement, étant déréglée à la base et n'ayant aucun véritable symptôme. Trop tard pour un ivg. De toutes façons, je ne l'aurais jamais fait partir étant donné l'immense chance que j'ai eu d'avoir cette grossesse.

Je l'annonce au futur papa avec qui les relations étaient déjà tendues (merci à certains de ses copains !) qui me répond qu'on l'assumera.
Cependant, il n'a montré aucun intérêt quand je lui ai annoncé que ça serait un petit garçon, quand je lui ai montré les échographies, aucune attention, rien... Il me reprochait le fait de "lui avoir fait un enfant dans le dos". J'ai eu beau lui expliquer des heures, des jours entiers le pourquoi du comment dont il était au courant depuis le début d'ailleurs. Rien à faire, il a jamais voulu comprendre. Ses parents avec qui j'étais un peu en froid (toujours merci aux copains) ne voulaient même pas en entendre parler. J'ai vécu ma grossesse toute seule dans le fond.

Et c'est là que j'en veux [b][size=3][#ff2600][u]à la terre entière[/u][/#ff2600][/size][/b] !!!
Suite à une dispute à propos de son père, (où je lui ai signifié que le bébé que je portais dans mon ventre passerait avant tout, même avant son père dont je n'en avais rien à foutre) il m'a foutue dehors... assez violemment. J'ai juste eu le temps de chopper mon sac à main et mes clés de voiture. Je le vois encore me tirer avec force vers la sortie, en me hurlant qu'il allait appeler son père qui allait venir me régler mon compte et moi me recroqueviller en protégeant mon ventre... J'étais enceinte de 7 mois passé...

Je suis montée dans ma twingo, j'enclenchais la première que je voyais la voiture de son père arriver. Prenant encore plus peur, je suis partie en trombe le plus loin possible.

À l'époque, j'étais à la recherche d'un emploi (mis de côté au vu de mon état) et je n'avais absolument rien de rien. 300 euros, c'est tout ce que j'avais sur mon compte.

Et voilà donc que je commence un bal étrange, entre assistantes sociales de plusieurs villes et recherche d'un endroit le soir pour me garer et dormir tranquille, avec le moindre risque qu'on me déloge ou pire,... qu'on m'agresse.

Il faisait 40°, je commençais à avoir des contractions, j'étais épuisée. J'aspirais à un lit et une salle de bain. C'est tout ce que je demandais, même si ce n'était que temporaire. Je me disais qu'on ne laisserait jamais une femme enceinte de 7 mois passé dans la rue, en tout cas pas en France. Tant pis pour ma fierté... Mais aucune aide, rien, nada. Pas de place, plus de place, complet... Je me souviens même d'une assistante sociale qui m'a vivement conseillée de me rabibocher avec mon compagnon.

Je suis donc restée comme ça, à rouler la journée à la recherche d'un parking ou d'une clairière pour la nuit, pendant 15 jours. Les pires 15 jours de ma vie où je me demandais aussi qu'est ce qui se passerait si j'étais toujours à la rue le jour où j'accoucherais et ce qu'il allait advenir de mon bébé. Et surtout, croyez moi, vivre comme ça coute cher. Mes 300 euros sont vite partis. Le soir, je parlais à mon bébé en caressant mon ventre et en lui disant "c'est pas grave Lucas, personne ne veut de nous mais maman t'aime et c'est tout ce qui compte"

Et quand je vous écris ceci, j'ai une boule dans la gorge et les larmes me montent aux yeux.

Au bout de 15 jours monsieur s'est manifesté au téléphone me demandant où j'étais. "je suis dans ma voiture, où tu veux que je sois ?"
Il m'a demandé de revenir. Je n'en avais pas envie mais que faire d'autre ? Je suis donc revenue...dégoutée.

J'ai du m'occuper des papiers seule, des achats de base seule, je suis allée aux médecins seule,... la seule chose qu'il a fait, c'est être présent à l'accouchement où il a versé sa larme.

À la maternité, ses beaux parents sont venus la larme à l'oeil.

AAAAAH c'est sur que depuis sa naissance, mon fils est le roi du pétrole.
Gâté, choyé, adoré.

Mais personne, PERSONNE ne m'a jamais demandé pardon pour la seule et unique grossesse de ma vie qui a été un cauchemar plutôt qu'un moment de bonheur partagé. En fait, c'est comme si il ne s'était jamais rien passé.

C'était il y a 9 ans... presque jour pour jour et la blessure ne s'est jamais refermée.

Alors de temps en temps, j'y repense. J'y repense d'autant plus en ce moment qu'une amie proche de nous est enceinte. Choyée, aidée, respectée par les siens. Mon homme est content pour eux, prend des nouvelles, la trouve tellement formidable, elle qui bosse tjrs autant dans son état... J'aurais tant aimé qu'il soit comme ça pour moi à l'époque.

Je lui en ai souvent parlé mais il ne comprend pas pourquoi j'en souffre encore, pour lui c'est du passé. Le fait de l'élever (si on veut car ce n'est pas lui qui s'occupe des rdv, des loisirs, de l'école et du reste...), que se parents s'en occupent beaucoup et le gâte, ça équivaut à s'être excusé.
Qu'il est là, en bonne santé (surement pas grâce à eux) et que c'est tout ce qui compte.

Alors j'aimerais savoir si c'est moi qui exagère ou pas ? Des fois, j'ai le sentiment d'être égoïste et de trop me centrer sur ma petite personne quand je repense à tout ça et que j'en pleure.

Merci de m'avoir lue. J'avais besoin d'en parler.

En tout cas, depuis ces évènements, je vis avec un homme dont je ne suis plus amoureuse.

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Réponses à cette discussion

Je me demande si un psy pourrait m'aider à passer outre tout ça.
Ce mauvais souvenir me pourri vraiment la vie, le quotidien.

J'en veux terriblement à tout le monde et le pire, c'est qu'une bonne partie sont des gens que j'aime malgré tout. Mais de temps en temps, je repense à tout ça, je commence à ruminer, avoir cette boule dans la gorge, cette espèce de tension désagréable dans les dents, dans les yeux (l'envie de pleurer) et je les déteste tous autant qu'ils sont !!!

Les amis proches (dont l'amie enceinte) a qui j'en ai parlé comprennent bien ma douleur mais j'ai l'impression qu'ils la minimisent en me disant des choses comme :"mais n'y penses plus... c'est le passé... tout s'est arrangé, regarde ton fils comme il est heureux blablabla"

C'est bien gentil de me dire ça mais est-ce qu'ils savent ce que c'est que de passer ses journées et nuits dans une bagnole, enceinte de bientôt 8 mois, à 40° à l'ombre, et ce pendant deux semaines ? Sans compter les angoisses, la tristesse, les pleurs,...(Je comprend mieux pourquoi mon gamin est speed.)

En attendant, personne n'a dit à mon homme que c'était un super beau connard sans couille d'avoir fait ce qu'il a fait à sa femme et accessoirement à son fils.
Dans le fond je me demande si mon entourage comprend vraiment ce qui m'est arrivé à cette période.

J'en ai parlé un jour à mon homme. il n'y a pas si longtemps d'ailleurs. Parce que ces temps-ci il y a des tension dans mon couple et je parle de séparation. Je ressort cet ignoble dossier dont je n'ai plus parlé depuis des années (mais que j'ai souvent pleuré seule, la nuit tandis qu'il ronflait) Il m'a dit surpris "mais tu penses encore à ça ? " Je pleurais, je n'en pouvais plus. Je lui ai dit que pas une seule fois, il m'a demandé pardon. Il m'a répondu que pour lui, c'était du passé, lui il vivait au présent et au futur. Là il m'a prise dans ses bras et m'a demandé pardon mais j'en ai rien à foutre, ça suffit pas dans le fond.

Ces souvenirs me rongent et sont souvent ravivés. Je n'y peux rien, c'est comme ça...

Je me souviens d'une nuit, dans un immense parking isolé mais un peu éclairé. J'avais installé les couchettes de la twingo (c'est génial ça par contre, ça m'a sauvée). Je commençais enfin à trouver le sommeil , il devait être une heure du matin, quand la police est venue, sans doute prévenue par quelqu'un, pour me faire partir. Quand ils ont vu mon ventre et que je leur ai dit que j'avais fait une longue route (pas envie d'expliquer mon cas) et que j'avais besoin de repos, ils sont partis. Mais j'ai pas pu m'en empêcher, la peur ou je ne sais quoi m'a poussé à reprendre la route à la recherche d'un autre endroit. Je dormais très peu et le matin j'étais réveillée en nage par la chaleur déjà écrasante.
Il y a des moments ou je me disais que ce n'était pas possible, que j'allais finir par crever et que tout le monde s'en foutait.

Pendant cette période, j'étais loin de mes amis (à l'autre bout de la France), les amis de mon homme, je ne les connaissais pas plus que ça,
J'étais dans l'impossibilité de me faire héberger par le peu de famille que j'avais sur place, les services sociaux m'ont refusé une aide, m'envoyant balader d'un service à un autre, d'une ville à l'autre. Le matin, j'allais prendre une douche en cachette chez ma mère, tandis que son compagnon (avec qui mon homme s'était disputé et qui ne voulait plus entendre parler de nous à ce moment là) n'était pas là.
Jamais je ne me suis sentie aussi seule, rejetée et abandonnée de ma vie... Jamais...

J'en ai vécu des choses moches. Mon père m'a maltraitée gamine, j'ai vécu dans la misère digne de zola, J'ai vécu beaucoup de violence dans ma famille, je suis donc partie le plus loin possible de là. Dans ma nouvelle région les gens m'ont diffamée, enfoncée alors qu'ils ne me connaissaient même pas, j'en ai chier. Mais ce que je vous ai raconté là, c'est le pire du pire à mes yeux.

Pensez-vous qu'un jour j'arriverais à pardonner et passer outre ça ?

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