Surmonter un deuil

Bonsoir,

J'ai enterré des gens que j'aimais durant ma vie, et aujourd'hui c'était l'un de mes amis âgé de 25 ans.

Si je poste ce message, c'est parce qu'écrire me soulage par le fait que j'étais incapable de me rendre à ses funérailles. En tant normal je prends sur moi et j'affronte cette pénible épreuve.

Mais lui c'est différent, incapable d'aller le voir durant les 3 jours en réanimation, j'attendais dans la salle d'attente, incapable de me rendre au salon funéraire et incapable de lui dire adieu lors de son enterrement.

Je ne réalise pas vraiment qu'il ne soit plus là, ou plutôt je ne l'accepte pas, le terme est plus approprié.
A 25 ans, c'est trop jeune. il s'appelait Johan, chaleureux, attachant, sensible, tellement d'amour à donner aux autres, mais trop sensible, et probablement la raison pour laquelle je me sentais proche de lui, comme mon petit frère.

L'absence est la pire des choses, je n'aurais plus le plaisir de te serrer dans mes bras, t'embrasser comme un frère, ton humour qui me faisait tellement de bien, ta bienveillance, ta chaleur humaine... ta présence tout simplement était un cadeau.

Cet hommage est pour toi Johan, tu n'as pas mérité de mourir si jeune, beaucoup de monde t'aimais et t'aimeront encore, et tu laisse un grand vide dans nos coeurs blessés à jamais.

Au revoir mon p'tit frère !

Désolé, pour le moment je n'arrive pas à mettre de mots sur mes ressentis, tout est confus pour le moment dans mon esprit.

Besoin de temps et de recul.

Réponses à cette discussion

Lien permanent Réponse de SANDRINE le 31 janvier 2011 à 13:52

Comment se fait-il que l'on puisse être parfois aveugle au point de ne pas réellement s'apercevoir à quel point une personne que l'on aime va très mal ?

Dans mon premier message, j'ai écris que Johan était quelqu'un de trop sensible, peut-être que ceux et celles qui m'ont lu ont compris que sa mort n'est pas accidentelle, mais bien lui qui à pris la décision de nous quitter.

Il était sous traitement pour une dépression sévère, mais il a toujours eu un mal-être en lui, une sensibilité et une fragilité (malgré les apparences) que j'ai ressentis les premiers temps ou je l'ai connu.

C'était devant nos yeux, une semaine avant qu'il ne soit admis en réanimation, il m'a demandé de prendre des photos de lui. En revoyant ces photos, je me demande comment j'ai pu passer à côté de ça, car avec le recul ces photos sont très parlantes, il nous a laissé deux messages : un adieu, et une supplication de lui pardonner ce geste qu'il avait programmé, préméditer depuis bien longtemps.

Bien que l'on lui répété qu'on l'aimait, qu'il n'était pas seul, il n'entendait pas, en fait je crois qu'il nous avait déjà quitté dans son esprit.

On a beau être entouré de personnes qui vous aiment, mais parfois nous sommes seul, tellement seuls.

Il a fait son choix, je ne le juge pas et je n'ai rien à lui pardonner, car je ne lui en veux pas. Je me dis que maintenant il ne souffre plus.

A défaut de pouvoir comprendre, il faut accepter... Un travail que je devrais faire en plus d'un autre, mais un travail nécessaire.

Lien permanent Réponse de SANDRINE le 9 février 2011 à 12:35

Bonjour,

J’ai fait un rêve sur Johan qui depuis ne me quitte pas, j’y pense chaque jour.

La scène se passe dans une bibliothèque, dans ce rêve sont présents la personne qui partage ma vie, Mr Lubszynski (??) et d’autres personnes que je ne connais pas.

Dans ce rêve je me dirige vers une sorte de couloir obscur dédié aux défunts.

(Il est vrai qu’il est courant de trouver des sépultures dans ce genre d’endroit !!).

Donc, je m’engage dans ce couloir avec cette impression de faire du sur-place, tête baissée et un sentiment de grande tristesse et d’angoisse grandissant au fur et à mesure que j’avance.

Arrivé au bout de ce couloir je demande à mon ami ou est Johan, pourquoi il n’est pas là (en parlant de son cercueil).

Après je me vois assis je ne sais trop où dans cette bibliothèque, recroquevillée attendant que quelqu’un vienne pour me réconforter et pouvoir déverser tout mon chagrin sur son épaule, mais personne ne vient, les gens vont et viennent sans même se soucier de moi.

Fin du rêve.

Je ne sais pas trop quoi penser de ce rêve, de ce sentiment de solitude qui en ressort.

Ce rêve date de deux jours, et depuis je commence seulement à prendre conscience que je ne reverrais plus Johan.

L’absence est la chose la plus cruelle qui puisse exister, j’ai perdu un frère, et ce frère me manque.

Nous vivons notre vie sans même nous soucier de la mort, peut-être parce qu’elle nous effraie et donc on préfère ne pas y penser, mais parfois il arrive qu’elle nous fascine, voir même nous attire…

Quoi qu’il en soit nous avons toutes et tous un contrat avec elle.

Le jour ou elle frappe, elle vous remet les pieds sur terre, vous rappelle qu’elle est là et vous fait prendre conscience que votre vie n’est finalement pas grand-chose, qu’on est vite partis, rayé de cette terre.

Toutefois, je suis convaincue que certains d’entre nous devrait penser à elle plus souvent, cela ne ferait que les rendre plus humains.

Désolé pour ce post très loin d’être optimiste, mais le moral n’est pas au beau fixe.

Néanmoins, je remercie celles et ceux qui ont eu le courage de me lire, n’hésitez pas à me faire part de vos réactions.

J’ai besoin d’avoir une autre vision des choses… Plus optimiste !!

Lien permanent Réponse de SANDRINE le 10 février 2011 à 14:45

Bonjour Arben,

C'est ce que j'ai dit à ma psy lorsque vous expliquez retrouver en Johan une partie de moi-même, elle est assez d'accord avec ça.

Johan était un gentil garçon, grand, costaux physiquement, mais tellement fragile intérieurement, c'est une chose que j'ai ressenti assez vite chez lui et qui m'a rapproché de lui.

La mort vous ramène à la réalité, ça c'est sûr et parfois de manière trop violente, et comme vous dîtes nous ramène à nos propres interrogations.

Johan a beaucoup souffert depuis son enfance, je me console "difficilement" par le fait que désormais il est en paix.

Ce qui m'inquiète est qu'il m'arrive de l'envier... d'être à sa place.... Ne plus penser, ne plus rien ressentir.

La vie continue, vous avez raison ! C'est juste que j'ai du mal à reprendre le dessus.

Je vous remercie Arben pour ce message "optimiste", de votre soutien... C'est ce que j'attendais !

A bientôt !

Lien permanent Réponse de ANGE le 14 février 2011 à 14:39

bonjour Sandrine,
je suis toute nouvelle dans le site et ce dont vous parlez un un sujet qui m'est familié, la perte d'un proche est toujours extrèment difficile à vivre et heureusement que l'on garde les bons souvenirs, des bons moments, des photos, des vidéos peut-être, on pense que chaque personne autour de nous est invulnérable où immortel mais malheureusement ce n'est pas le cas. L'absence est pire que tout mais il faut toujours se battre dans la vie et nous serons la mémoire vivante de ceux qui nous ont quittés. Souvent des personnes sont en détresse mais malgré tous nos efforts on ne leur sert pas à grand chose si elles ne veulent pas s'en sortir. il faut reprendre le dessus, ne pas envier les autres, j'espère que dans votre vie quelqu'un vous soutiens, j'espère que ce message vous à donné un peu de baume au coeur, et courage !
Ange

Lien permanent Réponse de SANDRINE le 14 février 2011 à 15:05

Bonjour Ange,

Je vous remercie beaucoup de votre message qui fait chaud au coeur. Je garde les bons souvenirs de Johan, l'absence est là bien sûr, elle l'est d'autant plus lors de réunions entre amis et proches de Johan.

Néanmoins, il reste quelque chose de lui, sa petite fille à qui il a laissé le plus belle héritage que l'on puisse faire à son enfant, tout ce qu'était Johan, chaleur humaine, bienveillance, amour et sensibilité.

Malgré l'amour immense qu'il portait à sa fille (son petit coeur comme il disait), la dépression à était plus forte que lui, le Johan des derniers jours avant sa mort n'était plus le Johan que l'on connaissait.

Il a fait son choix, qui peut sembler cruel lorsque l'on sait qu'il a une petite fille, mais sa souffrance était trop insupportable. Personne n'a a le juger pour ça !

Il restera dans nos coeurs.

Merci Ange !

Lien permanent Réponse de SANDRINE le 8 mars 2011 à 14:17

http://touspsys.ning.com/profiles/blogs/le-deuil-comment-remonter-la

Je vous remercie pour cet article très explicite sur les différentes étapes face à un deuil.

Pour réagir à votre article, l'acceptation sera pour moi l'étape la plus difficile, même si j'en suis pour le moment dans la phase "descente", il y a des choses très difficiles à comprendre et à accepter.

A aujourd'hui je n'arrive toujours pas à accepter la mort de mon frère. Mais il se peut que le processus commence, je m'explique :

Je rêve de lui, dans les premiers rêves il était bien vivant, les suivants il était dans un hôpital mais donnant l'impression qu'il allait s'en sortir, et le dernier (cette nuit), il était dans un lit d'hôpital incapable de bouger, et moi paralysé par la peur de le voir dans cet état, et lorsque je l'ai vu c'est comme si j'avais réalisé que le frère que j'ai connu ne serait jamais plus le même, et ensuite il commençait à redevenir ce qu'il était, il bougeait à nouveau et je pouvais entendre sa voix chaleureuse.

J'ignore si on peut considérer cela comme un "progrès", mais plus je rêve de lui et plus il s'éloigne de moi. Je l'ai perdu dans la vie, mais je suis en train de le perdre également dans mes rêves (dans mon esprit il est vivant, je n'arrive pas à le laisser partir... il serait plus juste de dire que je m'y refuse).

Lien permanent Réponse de Sandrine le 9 mars 2011 à 11:36

Bonjour Sandrine,

Ton travail de deuil commence c'est dur mais ne bloque pas ton esprit et laisse ton ami partir sans quoi tu resteras bloqué à cette étape.

Dis toi qu'il restera dans ton coeur par des souvenirs.

Courage tu y arriveras !

A +

Lien permanent Réponse de SANDRINE le 9 mars 2011 à 14:26

Merci pour ces conseils.

J'ai vu ma psy hier et elle m'a dit que mon esprit entamé ce travail d'acceptation. Je sais qu'il faudra bien lâcher prise, mais c'est très difficile.

Actuellement je dois gérer un travail difficile sur moi-même, travail difficile également pour ma psy qui a du mal à me comprendre ne me comprenant pas moi-même, et ce travail de deuil que je dois faire en parallèle.

Je garde d'excellents souvenirs de Johan, c'est tout ce qu'il me reste de lui.

Accepter, il le faut mais pour le moment je n'y arrive pas.

Lien permanent Réponse de Sandrine le 9 mars 2011 à 15:46

Oui j'ai lu quelques uns de tes messages et j'espère sincèrement que tu vas t'en sortir.

Y'a pas de raison tu es suivi par des psys ne te décourage pas.

Laisse faire le temps même si c'est très dur.

Courage Sandrine tu vas t'en sortir !!

Lien permanent Réponse de SANDRINE le 9 mars 2011 à 20:31

Merci pour ces encouragements !

Je suis perdu actuellement, je suis en conflit avec moi-même, deux personnages qui se battent continuellement et c'est épuisant. Ca l'est également pour ma psy, car je me contredis, je suis dans le flou total.

Johan plus cette bataille contre moi-même, c'est difficile mais je continue la thérapie.

Merci Sandrine de me redonner espoir.

A bientôt !

Lien permanent Réponse de Sandrine le 10 mars 2011 à 10:48

Ne lâche rien et accroche toi !! Tu vas t'en sortir : - )))

SANDRINE a dit :

Merci pour ces encouragements !

Je suis perdu actuellement, je suis en conflit avec moi-même, deux personnages qui se battent continuellement et c'est épuisant. Ca l'est également pour ma psy, car je me contredis, je suis dans le flou total.

Johan plus cette bataille contre moi-même, c'est difficile mais je continue la thérapie.

Merci Sandrine de me redonner espoir.

A bientôt !

Lien permanent Réponse de SANDRINE le 10 mars 2011 à 21:53

Merci pour tes encouragements Sandrine !

C'est juste que je traverse un gros passage à vide depuis 2 ou trois jours. Pas facile à gérer !