Bonjour,
Lorsque m'a fille avait 6 ans, j'étais encore jeune (à peine 25 ans) et j'ai dû quitter son père car celui-ci était maltraitant et je ne pouvais pas continuer à supporter son comportement. Comme nous vivions en Outre-mer, à 7 000 km de la métropole, j'ai dû partir de l'île avec ma fille pour retourner vivre dans le département où j'ai grandi et où ma mère vivait. Ma fille sait pourquoi nous sommes parties. Son père qui avait un problème avec l'alcool et qui consommait également des stupéfiants s'est suicidé 3 ans environ après notre départ. Aujourd'hui, elle vit en Outre-mer depuis quelques années et habite là où vivait son père. Je ne la vois donc pas souvent et jamais pendant les vacances de Noël car c'est la période où les billets d'avion sont les plus onéreux.
Pour la première fois, elle m'a proposé de se voir du 30 décembre au 5 janvier et nous nous sommes rejointes à Paris pour ensuite passer quelques jours en Espagne. Seulement, à l'aéroport, puis lors du repas du 31 décembre, elle m'a reproché entre autres d'avoir quitté l'île où nous vivions lorsqu'elle était petite, disant que cela l'avait traumatisée d'aller vivre dans un pays où il fait froid, etc. De plus, elle croit que son père s'est suicidé parce qu'elle est partie. Comme c'est moi qui l'ai emmenée avec moi, elle me culpabilise et nous nous sommes disputées. Je lui ai expliqué les raisons qu'elle est censée déjà connaître, lui disant que je n'avais pas eu d'autres solutions que de partir avec elle à ce moment là et que je devais nous protéger. Le jour de l'an, elle s'est levée très énervée et a quitté le petit studio où nous logions, me laissant en plan dans un pays où je ne comprends pas la langue et où j'ai terminé le séjour seule à 1 900 km de chez moi. J'étais anéantie et suis restée au lit sans mettre le nez dehors pendant 2 jours, complètement désespérée, c'était comme un cauchemar. J'ai été obligée de sortir pour préparer mon retour à Paris le dimanche matin. Le lundi, je ne me sentais pas capable de reprendre le travail mais me suis forcée à y aller car mon CDD devait être renouvelé. Je vais un peu mieux mais souffre encore de cette situation.
Est-ce que quelqu'un aurait déjà vécu une situation similaire à la mienne ?
Balises :
Bonjour,
Désolée de te répondre si tardivement!
Je comprends exactement ce que tu as pu ressentir à ce moment là et ce que tu traverses actuellement: la déprime.
La mort n'est pas la solution à tes problèmes et ta fille reviendra. Quand? Là est la question. Il faut que tu prennes soin de toi si tu veux pouvoir prendre soin de ta fille lorsqu’elle reviendra. Comme l'a dit J-M.Bigard, "avant de pouvoir remplir la jarre des autres, il faut d'abord remplir la sienne"
Petite mon père est parti de la maison, je ne comprenais pas la situation mais j'en voulais terriblement à ma mère. Il a fallu que je grandisse, que je rencontre mon mari pour comprendre alors qu'elle n'y était pour rien.
Je ne sais pas si cela va t'aider mais il a fallu 1 an pour que je commence à relever la tête et avec l'aide de professionnels.
J'ai compris que nous ne faisons pas les enfants pour nous (bien que je le savais déjà je n'en comprenais pas vraiment le sens jusqu'à aujourd'hui) et que le plus important c'est que ta fille soit en bonne santé et ne manque de rien.
Je pense que tu as raison de prendre de la distance. C'est dur à dire car l'on parle de nos propres enfants mais c'est indispensable pour plusieurs raisons:
laisse du temps à ta fille de comprendre la situation, le temps de se calmer, que la colère passe ( on dit bien que la colère est mauvaise conseillère..) et de créer un manque affectif afin qu'elle se rende compte que les liens du sang sont les plus forts. Je ne dis pas que des enfants ne coupent pas définitivement les ponts, cela peut arriver.
Nombre personne de mon entourage on eut un jour dans leur vie ce genre d'histoire... j'ai même discuté avec une dame qui avait coupé les ponts avec sa mère pour de bonnes raisons, selon elle, mais qui, quelques années plus tard est revenue... Un exemple parmi tant d'autres.
Je t'encourage à reprendre ta vie en main à aller de l'avant.
En ce qui me concerne c'est ce que j'essaie de faire. J'ai beaucoup analysé, cherché à comprendre.. Aujourd'hui je dis stop! Par contre, je tire leçon de toutes ces mauvaises expériences que la vie met sur mon chemin afin d'éviter qu'elles se reproduisent (que ce soit dans les relations familiales, amicales ou professionnelles..).
Pour ce qui est de ma fille et de son retour, même si je ne suis sûre de rien aujourd'hui, je laisse faire le temps et je lâche prise mais je veux y croire. On dit que l'espoir fait vivre donc j'espère mais par contre sans rien attendre pour autant.
Lorsque l'on a des attentes généralement on est déçue alors que si l'on attend rien et que les choses finissent par arriver ce n'est que du bonheur.
J'ai appris que cela ne sert à rien de s'en faire par avance quand on a pas la main sur une situation et que l'on ne peut rien en changer.
Cela me rappelle une histoire qu'a écrite Bertrand Picard dans son livre" changez d'altitude".
Il prend l'exemple d'une guêpe et d'une abeille qui cherche à rentrer dans une pièce ( je crois que c'est dans sa véranda(?)) Les baies vitrées sont fermées et la guêpe cogne sa tête sur la vitre et ne cesse jusqu'à ce qu'elle tombe à terre morte d'épuisement. L'abeille elle se cogne une fois 2 fois puis s'en va.. vivante!
Si l'on s'entête à résoudre des problèmes où nous n'avons pas la main on finit par s'épuiser.
Courage à toi. Désolée pour la longueur du texte . J'espère que cela t'aidera.
A bientôt si tu le souhaites.
Vérane a dit :
Bonjour,
"Un coup de couteau dans le cœur", c'est l'expression qui correspond à ce que j'ai ressenti. J'ai pensé à ce moment là qu'il aurait mieux fallu que ce soit moi qui meurt. Je comprends que d'avoir perdu son père jeune dans ces conditions puisse être très triste pour elle mais j'espère qu'un jour elle comprendra et s'apaisera car ce n'est la faute de personne.
Son comportement m'a tellement blessée que je préfère ne plus la contacter le temps que sa colère passe. Je l'ai toujours aimée de tout mon cœur mais la laisse revenir lorsqu'elle le souhaitera car je ne peux rien faire pour elle actuellement et elle pourrait encore me dire des choses blessantes alors que je suis en train de déprimer.
Je te remercie beaucoup pour ta réponse encourageante, cela me réconforte.
J'espère que toi aussi tu reverras ta fille, je te le souhaite sincèrement.
Bonne fin de journée.
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